Une adoption longuement réfléchie

 

Interview de Gabrielle Lmg par France Yorel 

Photos: G lmg

 

 

Gabrielle fait partie de ces chanceuses qui ont vécu avec des chiens durant l’enfance.


Elle se souvient des sorties en famille avec les schnauzers géants de ses parents.


Les jeux et les rires, ponctués de l’affection de ces grands chiens, pimentaient son quotidien.


Le chien, cet être patient et dévoué, capable d’écouter les confidences d’une enfant…sans jamais la juger.


Qui peut rêver d’une meilleure compagnie ?


Mais lui reviennent des mauvais souvenirs aussi, ces périodes de tristesse qu’elle a ressenties après le départ d’un chien, départ arrivé chaque fois bien trop tôt.

Gabrielle rencontre son compagnon et la présence du schnauzer de ses parents revêt un caractère particulier pour la suite. En effet, cette chienne est la première expérience canine de son compagnon, expérience suffisamment enrichissante pour lui donner envie d’avoir son premier chien.

 

Mais le jeune couple a envie de se projeter vers une autre race.

 

Nous ne voulions pas comparer avec les précédents. Mes parents ne se sont pas remis du départ de notre chienne. Ils n’en ont pas repris et gardent désormais régulièrement ceux de ma sœur et le nôtre. Comme de bons grands-parents, les règles jadis mises en place avec nos schnauzers sont bien plus assouplies avec les nôtres.

 

Gabrielle décide de laisser le choix de la race à son compagnon.


On était d’accord sur le gabarit et on voulait un chien polyvalent, rustique et pas « à la mode ».

C’est en parlant avec un collègue que l’idée du beauceron fait son chemin, mais le compagnon de Gabrielle prend son temps.

Il avait besoin de se renseigner  sur l’engagement que cela représentait avant de se jeter à l’eau. Il n’avait jamais vécu avec un chien avant Makao et visualisait plus facilement les contraintes que le bonheur de vivre avec un  chien. Aujourd’hui, il me répète souvent qu’il a bien fait d’être « long à se décider » sinon nous n’aurions certainement pas croisé la route de Makao.

 

Un samedi, le compagnon de Gabrielle se lève et   déclare qu’il est prêt. Après des recherches toute la matinée, le couple se rend dans l’élevage qu’il a sélectionné.

 

Makao avait cinq semaines quand nous l’avons vu pour la première fois. 

Pour notre premier chien ensemble, on souhaitait un chiot, en bonne santé avec des parents sains, et tous les conseils et le suivi de l’éleveur qui vont avec, d’autant plus que l’on n’était pas connaisseurs de la race. Cela nous a beaucoup rassurés et on ne regrette pas ce choix.

 

Aujourd’hui, Makao a quatre ans et demi et maître et chien s’adorent.

 

Je suis émue quand je l’entends se languir de rentrer à la maison pour retrouver son ‘Tchoupi’. Le mois dernier, nous l’avons fait garder pour un week-end. Dix minutes après l’avoir laissé, il m’a avoué avoir un petit pincement au cœur. Bref, on a chopé le même virus !

 

Le compagnon de Gabrielle parle de son chien  avec respect , amour et pudeur.

 

Il voit en lui toutes les qualités qu’il attendait d’un chien et analyse ses comportements que l’on pourrait qualifier de gênants comme des comportements de chiens. Il fait beaucoup plus facilement fi des remarques déplacées ou malveillantes à son égard que moi.

" Je dois avouer que je ressens un

droit à l'erreur quasi nul"

Gabrielle pense qu’éduquer un chien est relatif à ce que l’on attend de lui et à son propre caractère.

 

Makao a des limites et nous nous en sommes fixés aussi. Par cette communication et ce respect mutuel, la confiance peut naître et la relation grandir. 

Makao n’est pas serein en présence de très jeunes enfants mais considère les plus grands comme de bons partenaires de jeux. Il a également une préférence pour les hommes.


Quand on demande à Gabrielle comment on entretient la santé d’un beauceron, elle répond avec bon sens.


Il doit se dépenser physiquement et mentalement, avoir une vie sociale, bien manger et bien dormir. On est plus attentifs à ses articulations, au risque de la torsion d’estomac  et  à ses ergots.

Des baskets, on en use ! C’est un chien qui ne réclame jamais à manger mais par contre, il sait apporter son collier quand c’est l’heure de promener.


Confiance et coopération sont les maîtres-mots pour un maximum de complicité entre Makao et ses maîtres.


ll partage volontiers sa maison, ses jouets, ses friandises- et nous- avec d’autres chiens. Il est tantôt joueur, tantôt gendarme.  Quand il joue, c’est peu délicat et souvent bruyant !

Quand on lui dit « A tout à l’heure !», il se pose et attend sagement notre retour.


Gabrielle énumère toutes les qualités de Makao :


Il est expressif. Curieux. Jovial. Sensible. Facétieux. Charmeur. Extraverti. Equilibré dans le sens non excessif. Réfléchi. Travailleur. Joueur. Confiant. Câlin.

Il n’est pas exclusif, destructeur, aboyeur, nerveux, réservé, glouton, anxieux.


La relation qu’il entretient avec Gabrielle est exceptionnelle.


Deux personnes du monde canin m’ont dit  que Makao était mon miroir émotionnel. Le travail à l’énergie fonctionne de façon quasi magique avec lui.


Les gens qui croisent Makao font toujours allusion à sa grande taille et cela peut poser quelques problèmes.


Parfois, quand il est surpris par quelqu’un, il aboie une ou deux fois. C’est assez mal perçu et interprété un chien de ce gabarit qui aboie ! Il faut finalement davantage raisonner l’humain que l’on a en face de nous, que calmer Makao qui est déjà passé à autre chose. On est conscients qu’il peut faire peur, on est vigilants et on anticipe un maximum, mais je dois avouer que je ressens un « droit à l’erreur » quasi nul.


Gabrielle termine en déclarant :


On l’aime, notre Makao, des ergots jusqu’à la truffe, avec toutes ses qualités et ses défauts


© CELSIUS Prod, SABAM2021

LES CONSEILS DE GABRIELLE

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S’assurer d’avoir les moyens en temps et en finances pour subvenir à ses besoins.


Son bien-être et épanouissement dépendent totalement de ses humains d’attachement.


C’est un engagement quotidien pour plusieurs années.


Par ailleurs, le ‘grand chien noir’ n’a pas toujours bonne presse dans notre société, il faut être prêt à faire preuve de détachement et discernement face aux remarques infondées, aux jugements hâtifs et aux comportements inappropriés.

AUX FUTURS ACQUEREURS D'UN BEAUCERON