BUGGY, LE CHIHUAHUA

EN DETRESSE 

 

Interview de Catherine de la Potinière par France Yorel

Photos: C de la Potinière

 

 


C’est en cherchant un panier pour Lady, sa petite chienne, que Catherine tombe sur une annonce qui l’interpelle.

 

Une femme cherche à se “débarrasser” de son chihuahua pour cause de départ à l’étranger.

 

Le mot “refuge” apparaît comme une sorte de chantage pour attendrir le lecteur.

 

La photo, celle d’un chiot, ne correspond pas à l’âge de huit mois annoncé.


Je ne sais pas pourquoi et je ne peux toujours pas l’expliquer, mais j’ai ressenti un mal-être et j’ai décidé d’écrire tout de suite pour le recueillir.


Catherine demande des informations et des photos, mais les réponses tardent à venir.


Une semaine d’attente avant d’entamer un dialogue des plus surréalistes avec une femme que Catherine juge , sans doute malheureuse, mais surtout sans coeur.

Catherine sait que le petit chien est en danger et elle s’accroche.

 

Je voulais voir le chien mais chaque fois que l’on convenait d’un rendez-vous , elle l’annulait!

 

Les jours passent et Catherine fait tout pour garder le contact.

 

Enfin, elle reçoit une photo d’un petit chien chétif.

 

Elle propose aussitôt de l’acheter.

 

La femme accepte.

 

Deux cent cinquante euros, vous m’en débarrassez, et basta ... .

 

Le jour du rendez-vous, un dimanche, Catherine et son mari se  lèvent tôt et partent avec Lady.

 

lls sont sur la route quand la femme les appelle pour annuler. Catherine ne se laisse pas faire et lui répond qu’ils arrivent dans une vingtaine de minutes.


 

 

" Deux cent cinquante euros, vous m'en DEBARRASSEZ

et basta!"

Devant l’immeuble, elle téléphone mais personne ne répond.

Elle crie le nom de la femme et prévient qu’elle va hurler son nom jusqu’à ce qu’elle sorte.

 

Enfin, une dame franchit la porte avec un chien dans les bras. Il est d’une maigreur à faire peur.

 

Je le prends tout de suite dans mes bras : il se colle contre ma poitrine et me regarde comme s’il savait que j’étais en train de lui sauver la vie.


Je donne mon chien à mon mari.


Je sors les documents de cession d’un animal trouvés sur internet : on les remplit dans le hall de l’immeuble.


Je lui montre les billets et lui demande les papiers du chien en échange.


Je récupère les documents, je lui donne le fric, et je me retourne sans plus rien lui dire, même pas au revoir...

 

EPILOGUE

 

Buggy en est à son troisième propriétaire et provient d’un élevage en Hongrie.

Sous-alimenté, apeuré au moindre bruit de la ville, craintif envers certaines attitudes humaines, il ne savait ni jouer ni courir.

 

Mon Buggy, je l’ai soigné, aidé, je lui ai redonné confiance en lui. Il est devenu un gentil chihuahua, doux et affectueux.

Il me fait ses gros yeux d’amour quand il me regarde.

Il court tout le temps, et maintenant, il a deux copines : Lady et Nobly.


Un proverbe dit : quand on sauve une vie, on est responsable pour l’éternité de cette vie.

Il n’y a rien de plus vrai : je l’aime pour toute la vie.

 

Depuis, Catherine est bienfaitrice dans une association qui sauve des chihuahas en détresse.


 

© CELSIUS Prod, SABAM 2020