Mon chow-chow à basse température

 Interview de Philippe Di Menna par France Yorel
photos P Di Menna

Sur le chemin de son école, Philippe croisait régulièrement un homme qui promenait un couple de chow-chows.


Il  trouvait  les deux chiens absolument magnifiques.


A chaque nouvelle rencontre, son amour pour cette race s’amplifiait.


Ses parents ne voulaient pas entendre parler de son projet d’avoir un chien, mais Philippe  savait au fond de lui qu’il en aurait un plus tard

 

Ces deux-là ont déclenché  en moi un véritable coup de foudre, au point que tout le reste n’avait plus d’importance. 


Dès lors, Philippe commence des recherches afin d’en apprendre plus sur sa race de cœur.


Le caractère du chow-chow  est souvent jugé difficile,  voire inadapté à certaines personnes.

On lui confère même le vilain terme de « chien mordeur », mais tous ces aspects ne découragent pas Philippe qui veut  réaliser son rêve d’enfant.


Je me suis lancé ce challenge :  avoir un chow-chow et montrer que cette race a  plus de qualités que de défauts quand on sait la comprendre.


Philippe souhaite un chow-chow à poil court pour la facilité d’entretien et parce qu’il habite une région où les étés sont chauds.


Mais il se trouve que le poil court est difficile à trouver car  il est moins apprécié  que le poil long.


J’espère changer les préjugés de beaucoup de passionnés. J’ai appelé plusieurs élevages sans succès, puis j’ai fini par  en trouver un qui possédait un couple magnifique : un poil court mâle à l’allure d’ ours et un poil long femelle à l’aspect léonin.


De ce mariage naissent cinq chiots, tous différents,  mais tous très prometteurs.

C’est ainsi que Naïko arrive dans la vie de Philippe et qu’ils apprennent à se connaître.


D’après Philippe, un chow-chow n’a pas besoin d’éducation à proprement parler.


Il faut entrer en connexion avec lui afin qu’on se comprenne mutuellement. Ce n’est pas toujours chose facile mais il ne faut pas baisser les bras. Un chow-chow,  ça se mérite !


Ce chien a un caractère de chat :  très indépendant.


Naïko est un  fidèle protecteur envers son maître et sa famille,  mais quand il a besoin de  tranquillité, il le fait savoir. Il n’hésite pas à refuser une caresse en s’éloignant pour se poser quelques mètres plus loin


Il tolère les étrangers à condition d’en rester à une certaine distance. Son instinct  le rend méfiant. Faire la fête à un inconnu et jouer à la balle avec lui ne font partie de son tempérament. 


Philippe pense qu’un chien ne doit pas être comparé à un humain.


Il va évoluer  dans un foyer qui sera certainement bouleversé par des changements  et ceci ne doit en aucun cas le perturber car il est souvent difficile pour un chien de changer ses habitudes.


Le côté ours  du chow-chow ne laisse pas  indifférent et les gens ont envie de le câliner,  mais Naïko est fidèle à ses origines :  un peu ça passe mais, trop c'est trop.


Quand des amis arrivent à la maison, il nous prévient par des soufflements.  Ensuite, il les observe du coin de l’œil pour  analyser comment ils se comportent avec nous. S’ils ont de la chance, il se laissera caresser.


Peu de gens comprennent le caractère du chow-chow qui n’est pas un chien ordinaire.


On m’a souvent dit que Naïko était peureux car il ne se laisse pas caresser, mais au contraire, il ne s’agit pas de peur mais tout simplement d’un refus de se soumettre à un inconnu.


On ne le force pas pour une caresse : c'est lui qui décide.


Concernant les rencontres avec les autres chiens, cela se passe plutôt bien, ce qui n’ est pas toujours le cas quand on a un chow-chow.


Naïko est très sociable avec  les autres, quel que soit leur sexe.  Il est joueur ou  indifférent, mais jamais agressif.

A la maison, Naïko est calme et dormeur.


En période chaude,  j’évite de trop le solliciter et les séances de jeux ne dépassent pas quinze minutes. En hiver, le froid booste son côté sportif et c'est lui qui nous entraîne dans des randonnées interminables en montagne. 


C'est un chow-chow sportif à basse température !


Concernant la santé, Philippe conseille de brosser son chien très souvent, afin d’éviter les irritations cutanées,  surtout en période de forte chaleur, l’idéal étant de passer le pulseur pour aérer son poil épais.


Une alimentation de qualité est nécessaire ainsi qu’une petite cure d’huile de saumon à chaque mue.


Comme dans chaque race, il existe des maladies héréditaires : pour le chow-chow, c’est très souvent la dysplasie et l’entropion, d’où la nécessité de bien s’informer sur l’élevage et les parents.


Le risque de rupture des ligaments croisés ou d’anomalies sur les articulations doit aussi attirer l’attention. Le chow-chow est un chien moyennement court sur patte et très lourd. Le faire sauter d’une voiture ou monter des escaliers interminables tous les jours sont un réel danger pour sa santé.


On peut affirmer que Philippe a su établir la connexion dont il rêvait avec Naïko, et fort de son succès, il va adopter une femelle dans quelques mois.


Il y a beaucoup de complicité entre nous et nous partageons énormément de moment ensemble. Il me fait oublier le stress de la vie quotidienne et du travail.


Naïko a également permis de faire de belles rencontres autour de la même passion.

Nous avons créé un cercle familial autour du chow-chow avec nos éleveurs et les propriétaires de toute la fratrie et cousinade de Naïko.


© CELSIUS Prod, SABAM2021

 

LES CONSEILS DE PHILIPPE

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AUX FUTURS ACQUEREURS

D'UN CHOW- CHOW

Comme pour tous les chiens, il faut  prendre conscience que derrière l’animal, il y a un budget, du temps, de l’attention et du respect.

C'est un être vivant à part entière et non un objet. Il va faire partie de votre vie un grand nombre d’années.


Pour le chow-chow, il est important de bien s’informer sur la race afin d'être sûr à 100% qu’elle correspond à votre quotidien.


Aujourd’hui, récolter des informations est chose facile  : livres, internet, forums, associations, clubs de race.


Un élevage, c' est très facile  à trouver, mais trouver un élevage de qualité, c' est  beaucoup plus compliqué.


Il faut se laisser du temps, ne pas être pressé, et collecter un maximum d’informations sur l’élevage.