Mes gros pépères

 

Interview de Denis Rousseau de Sipian par France Yorel

photos:D Rousseau de Sipian

Denis a toujours apprécié les grands chiens, ses parents ayant eu des dogues de Bordeaux.


Le leonberg, pour lui, c’est « un bon gros pépère plein de poils débordant de gentillesse. »

 

Son histoire d’amour avec le leonberg débute il y a quarante ans chez une vieille tante qui en élevait cinq, mais ce n’est pas le premier chien qu’il adopte pour  autant.


Etudiant, il choisit plutôt un setter irlandais « Gin Tonic ».


Mais un jour, il tombe sur une annonce de vente de leonberg dans le journal local.

Sans aucun délai de réflexion, il appelle et ramène le chiot le soir même.

 

Ce sera Krug, son tout premier leonberg à lui.


Quatre autres suivront...


Alors, les leonbergs, il les connaît bien !


Krug, Pommery, Perrier, Ruinard, Heidsieck...

Au risque de passer pour un alcoolique, tous mes chiens ont eu des noms de champagne !

Habitant Reims, et producteur de champagne, c’était pure logique.

 

Quand il parle du leonberg, Denis ne tarit pas d’éloges :

 

 Une gentillesse débordante, un vrai pot de colle (la super glue est inefficace en comparaison)

Très joueur, gros dormeur (mais que d’un œil ... )

 

Côté gardiennage, il estime que le leonberg n’est efficace que par sa taille imposante. Un molosse de soixante-dix kilos qui garde l’entrée de la porte, ça fait réfléchir. Un aboiement de leonberg ne passe pas inaperçu non plus.

 

 Ils ont la réputation de laisser rentrer les gens, mais pas de les laisser ressortir ... 

mais une fois qu’ils ont compris la notion de territoire du maître, ça va. 

Ils ont aussi une fâcheuse tendance à se mettre dans les endroits stratégiques d’une maison, de façon à avoir le moins de mouvements possibles à faire : en bas (ou en haut) d’un escalier, dans l’embrasure d’une porte donnant sur plusieurs pièces, dans un couloir desservant plusieurs chambres, ...

Et vu la taille ... on passe son temps à les enjamber, car ce n’est pas eux qui vont bouger ..

" Tous mes chiens

ont eu un nom de CHAMPAGNE, habitant Reims, c'était logique."

Heidsick a été son cinquième et dernier. Il était méfiant, mais une fois qu’il connaissait la personne, il débordait d’affection et  c’était « la fête au village ». Par contre, s’il sentait que la personne était indésirable, il montrait les dents.

 

 Ils adorent les enfants et malgré leur gabarit, ils sont très doux. 

Je gardais régulièrement le gamin de ma voisine, et plusieurs fois, il s’endormait en boule dans les pattes de Pommery (oncle d’Heidsieck) et celui-ci grognait quand la mère venait récupérer son gamin qui dormait encore. 

 

En ce qui concerne leur accord avec d’autres animaux, Denis a eu tous les cas de figures :

 

 Pommery était très dominant avec tout le monde, voire agressif et très bon gardien, aucun autre chien ne rentrait dans son périmètre. 

Krug et Perrier étaient beaucoup plus dociles 

Heidsieck était copain avec tout le monde, du chihuahua au dogue allemand, ce qui effrayait les mémères à toutous riquiqui qui hurlaient de peur !

 

Denis est conscient que sa passion pour le leonberg apporte des contraintes. Il faut tout prévoir en grand, voire très grand.

 

La gamelle, le panier, la voiture, ...

Mais curieusement, ils savent se faire discret dans la maison. 

Pommery avait la fâcheuse tendance à s’endormir n’importe où, et il fallait parfois faire le tour complet de la maison avant de le trouver ...

 

Ils supportent difficilement la solitude, sans compagnon, ils hurlent et leur voix porte très loin

 

... digne d’un loup !

 

Il regrette que  ces gros gabarits aient une espérance de vie si courte, en moyenne huit ou neuf ans.

 

Sage de son expérience, Denis déclare que le leonberg est sujet  aux problèmes osseux dont la dysplasie, au retournement d’estomac et aux problèmes cardiaques. 

 

 Il faut aussi vérifier les oreilles régulièrement, tailler les griffes souvent, sauf si le chien est en extérieur.

 

La plus grosse contrainte , précise-t-il, c’est la mue. On retrouve des poils dans tous les endroits de la maison. Le brossage doit être fait avec soin et ceci tous les jours.

 

A part cela, le leonberg n’a pas besoin d’exercices intenses car c’est un gros dormeur. Mais il ne faut pas s’y fier, car une fois dehors, il est infatigable.

 

 L’éducation est très importante ! Car il faut pouvoir maîtriser 70 kilos qui veulent aller faire coucou à un collègue sur le trottoir d’en face ...

Il faut s’y prendre dès le plus jeune âge ! À partir de 3-4 mois déjà!

 

Quant à la nourriture, il faut leur donner du calcium car ils se développent très rapidement.

 

Denis donne des conseils aux futurs adoptants de leonberg :

 

 Mettre les gamelles à leur hauteur !

Sinon ils vont avoir des problèmes d’articulations. 

Contrairement aux labradors, qui va littéralement engloutir une gamelle complète d’un coup, le Léo va picorer, tout au long de la journée. 

Ceci est important, car évite un estomac trop plein, et donc le retournement d’estomac, qui peut être fatal pour l’animal. 

Un retournement d’estomac se voit tout de suite, le vente du chien gonfle comme un ballon et résonne comme un tambour quand on tapote dessus. 

Direction le vétérinaire immédiatement ! En une heure, le chien peut en mourir. 

Avec l’expérience du cas de figure, principalement chez Pommery qui était coutumier du fait, j’avais un trocart sur moi (petite aiguille à planter entre les côtes) pour laisser l’air s’échapper, et ainsi soulager le chien, le temps d’arriver chez le véto.

 

Son plus grand regret, c’est de ne plus en avoir.

 

Ils étaient capables de patienter, couchés à un angle de rue, en attendant que je fasse mes courses mais il est tout de même préférable de les avoir à la campagne.


Chaque jour avec eux est un bon souvenir.


© CELSIUS Prod, SABAM2021

 

Découvrez une autre histoire de leonberg en cliquant

sur la photo ci-dessous